Discipline : Sociologie - Department of Gender Studies, Central European University (Autriche) / Department of Sociology, University of Warwick (UK)
Sarah Werner Boada (PhD, 2021) est actuellement Visiting Lecturer of Gender Studies à la Central European University (Autriche). Elle entamera une EUTOPIA-SIF Post-Doctoral Fellowship à l’Université de Warwick (Grande-Bretagne) en septembre 2022. Précédemment, elle travaillait dans le domaine de la lutte contre les violences de genre à l’échelle internationale.
Sa thèse - intitulée The Aftermath of 600 Years of Abuse : Antigypsyism and the Gender Violence Framework in Spain – analyse la loi-cadre espagnole sur les violences de genre à travers le prisme de l’antitsiganisme. A partir de recherches qualitatives (entretiens, ethnographie, focus groups) menées à Madrid en 2015-2017, elle démontre que bien qu’à vocation féministe, cette loi et les politiques publiques qui en découlent sont implémentées de telle sorte que les femmes romanis espagnoles demeurent subalternes et exposées à la violence d’Etat. La thèse maintient entre autres que ce paradoxe – une loi féministe anti violences de genre qui produit des violences – découle de l’incapacité de l’Etat espagnol à reconnaître son héritage impérialiste et profondément antitsiganiste. L’une des principaux constats tirés est qu’une majorité d’acteurs institutionnels construit les femmes romanis, y compris lorsqu’elles sont victimes de violence, comme de dangereuses mères.
Dans la même lignée, son projet postdoctoral, financé par les Marie Sk?odowska-Curie Actions (MSCA), étudie le retrait des droits de garde aux mères romanis en Espagne et en Angleterre.
Mots clés : Violences au sein du couple, Violences d’Etat, antitsiganisme, Critical Race Theory, maternité, gouvernance néolibérale, Espagne