Discipline : Anthropologie politique - Institut de recherche pour le développement (IRD), Unité de recherche Migrations et Sociétés (URMIS), Centro de Investigaciones y Estudios Superiores en Antropología Social (CIESAS)
Figures féminines et maternelles dans les recherches de personnes disparues
À partir d’enquêtes ethnographiques menées dans les États du Veracruz et du Guerrero, ma recherche actuelle porte sur la production sociale et les effets genrés de la disparition et de la mort en masse au Mexique, à partir des reconfigurations familiales, sociales, politiques et culturelles induites par les recherches de personnes disparues. D’une part, la politisation et la professionnalisation des collectifs de familles de victimes, dont les mères sont les figures de proue, interrogent le lien entre public et privé, la naturalisation des liens biologiques et des émotions, ou encore les nouveaux liens politico-affectifs produits par l’adoption symbolique de tou.te.s les disparu.e.s. D’autre part, le besoin de matérialisation de l’absence en partant sur les traces des disparu.e.s et la créativité sémantique et matérielle visant à « ré-humaniser » les disparus et les morts en masse, invitent à penser le rôle des figures féminines, notamment maternelles, dans la construction d’un discours sur les droits humains et les sorties de violences.
Cette recherche prolonge ma réflexion générale d’anthropologie politique de la violence entamée depuis mes recherches doctorales. J’y ai analysé la façon dont les violences de genre s’imbriquent dans des violences politiques, à partir du massacre d’Acteal survenu lors du conflit armé au Chiapas et qui fit la mort de 45 indigènes tsotsils, essentiellement des femmes et des enfants.
Mots clés : violences, disparitions (forcées), recherches de personnes disparues, figures maternelles, Mexique, anthropologie politique